- CROATIE - Actualité (1990-1996)
- CROATIE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de CroatiePolitique intérieureLes 6 et 7 mai 1990, le second tour des élections législatives confirme le succès du parti d’opposition, l’Union démocratique croate (H.D.Z.), mené par Franjo Tudjman. Le 31, le nouveau Premier ministre, Stipe Mesi が, présente devant le Parlement le premier gouvernement non communiste de cette république depuis 1945.Le 21 décembre, le droit de faire sécession est inscrit dans la nouvelle Constitution.Le 2 mars 1991, à Pakrac, de violents affrontements opposent des policiers croates à des réservistes serbes de la police. La minorité serbe de Croatie s’inquiète des divergences entre la Serbie, fidèle à l’idée d’une fédération yougoslave centralisée, et la Croatie, n’envisageant son avenir qu’au sein d’une alliance d’États souverains.Le 1er avril, la région croate de la Krajina, essentiellement peuplée de Serbes, annonce son rattachement à la Serbie. Elle avait déjà proclamé son autonomie en décembre 1990.Le 2 mai, affrontement sanglant entre Serbes et Croates. Le 4, la présidence collégiale yougoslave décide l’envoi de l’armée fédérale en Croatie.Le 19 mai, référendum sur l’indépendance: 94,17 p. 100 des électeurs se prononcent en sa faveur. La minorité serbe boycotte le scrutin.Le 6 juin à Sarajevo, les présidents des 6 républiques yougoslaves recherchent un compromis entre les tenants du maintien de la fédération actuelle et les partisans d’une confédération de républiques souveraines, souhaitée par la Croatie et la Slovénie.Le 25 juin, la Croatie est officiellement proclamée souveraine et indépendante.Le 7 juillet, à Brioni, Serbes, Slovènes, Croates et autorités fédérales négocient en présence des 3 médiateurs délégués par le Conseil européen. La déclaration commune prévoit un cessez-le-feu et la suspension des déclarations d’indépendance.Le 3 août, la présidence fédérale lance un nouvel appel au cessez-le-feu. Le 4, la quatrième mission européenne de bons offices se heurte à l’intransigeance de la Serbie qui refuse d’étendre à la Croatie les opérations de cessez-le-feu déjà appliquées en Slovénie. Le 16, de violents combats opposent Serbes et Croates dans l’est de la Croatie. Les Serbes de Slavonie, largement minoritaires, proclament leur autonomie.Le 12 septembre, le général Veljiko Kadijevi が, ministre fédéral de la Défense, rejette l’ultimatum lancé par Stipe Mesi が, le président (croate) de la fédération, demandant à l’armée fédérale de quitter la Croatie.Le 8 octobre, la Croatie confirme son accession à l’indépendance.Le 19 novembre, les troupes fédérales s’emparent de Vukovar, en Slavonie, assiégée depuis 3 mois.Le 2 août 1992, Franjo Tudjman est réélu président dès le premier tour. Le H.D.Z. conserve la majorité absolue en sièges. Le 12, le président Tudjman nomme Hrvoje Sarini が Premier ministre.Le 22 janvier 1993, l’armée croate déclenche une offensive contre les milices serbes qui occupent depuis août 1991 la Krajina, afin de désenclaver le sud du pays. Zagreb entend ainsi protester contre l’inaction des forces de l’O.N.U. stationnées sur place et rappeler son refus de l’occupation du tiers de son territoire par les Serbes.Le 20 avril, les Serbes de Croatie et de Bosnie décident leur unification.Les 19 et 20 juin, les Serbes de la Krajina croate et ceux de Bosnie se prononcent à une quasi-unanimité, par référendum, en faveur de leur unification.Le 23 janvier 1994, en Krajina, Milan Marti が, soutenu par Belgrade, est élu président de la République.Les 1er et 2 mai 1995, l’armée reconquiert la Slavonie occidentale occupée par les Serbes indépendantistes de la «république» de Krajina, reprenant ainsi le contrôle de la route qui relie Zagreb à l’est du pays.Le 4 août, l’armée lance une vaste offensive en vue de libérer la Krajina occupée par les Serbes indépendantistes depuis l’été de 1991. Elle rencontre peu de résistance. Un cessez-le-feu est signé le 7. Des dizaines de milliers de Serbes quittent la région.Le 29 octobre, le H.D.Z. du président Franjo Tudjman remporte les élections législatives anticipées, avec 45,23 p. 100 des suffrages et 75 sièges sur 127 au Parlement. La coalition d’opposition regroupée autour du Parti paysan et du Parti populaire recueille 18,26 p. 100 des voix et obtient 19 élus. Le Parti libéral obtient 11,55 p. 100 des suffrages et 12 sièges, et les anciens communistes, 8,93 p. 100 des voix et 10 députés. Le taux de participation est de 68,79 p. 100.Vie économiqueLe 30 mai 1994, une nouvelle monnaie, la kuna, est mise en service au taux de 4 kunas pour 1 deutsche Mark. Elle remplace le dinar croate émis en 1991. En juillet, la Banque mondiale, puis, en octobre, le F.M.I. accordent leurs premières aides au pays en vue de soutenir le programme de stabilisation économique mis en place en octobre 1993 ainsi que la reconstruction des infrastructures détruites par la guerre. Durant l’année, le pays bénéficie d’un accroissement des investissements étrangers, à la faveur du programme de privatisations.Le 23 mars 1995, Zagreb obtient du Club de Paris le rééchelonnement de sa dette publique qui se chiffre à 860 millions de dollars.En 1996, les bonnes performances de l’économie croate se poursuivent, marquées par une croissance élevée, une inflation maîtrisée, un déficit extérieur très faible, une monnaie stable, un programme de privatisations en cours de réalisation et des investissements étrangers en progression. Toutefois, le taux de chômage reste élevé et les revenus de l’économie parallèle continuent de représenter environ le quart du P.I.B.Relations internationalesLe 7 septembre 1991, la conférence prévue par le plan de paix de la C.E.E. se réunit à La Haye: les dirigeants serbes et croates refusent toute concession.Le 2 décembre, la C.E.E. annule en faveur des républiques sécessionnistes les sanctions économiques adoptées le 8 novembre à l’encontre de la Yougoslavie.Le 23 décembre, l’Allemagne reconnaît la Croatie.Le 1er janvier 1992, Cyrus Vance obtient l’accord de la Serbie et de la Croatie sur le plan de paix de l’O.N.U., qui prévoit le retrait de l’armée fédérale de Croatie et l’envoi de casques bleus en Slavonie et dans la Krajina. Milan Babi が le rejette pour la Krajina.Le 14 janvier, arrivée des premiers casques bleus.Le 15 janvier, la C.E.E. reconnaît la Croatie.Le 7 avril, les États-Unis reconnaissent la Croatie.Le 22 mai, admission de la Croatie à l’O.N.U.Le 21 juillet, à Zagreb, les présidents bosniaque et croate établissent des relations diplomatiques entre leurs 2 États.Le 1er mars 1994, les représentants de la république de Croatie, des Croates et des Musulmans de Bosnie signent, sous l’égide des États-Unis, un accord-cadre prévoyant la création d’une fédération croato-musulmane en Bosnie, cette nouvelle entité devant former ensuite une confédération avec la Croatie.Le 30 mars, Serbes et Croates signent, sous l’égide de la Russie, un accord de cessez-le-feu en Krajina.Les 10 et 11 septembre, le pape Jean-Paul II, qui a renoncé à se rendre en Bosnie afin d’éviter d’«augmenter encore les tensions», effectue une visite à Zagreb où il prêche le pardon et la réconciliation et évoque «la ville martyrisée» de Sarajevo.Le 19 novembre, l’O.N.U. autorise l’O.T.A.N. à effectuer des raids contre les bases serbes situées en Krajina, à partir desquelles sont menées des attaques contre l’enclave musulmane de Biha が, proclamée «zone de sécurité». Le 21, l’aviation de l’O.T.A.N. bombarde l’aéroport d’Ubdina, en Krajina, en guise d’«avertissement».Le 12 mars 1995, le président Tudjman accepte, sous la pression internationale, le renouvellement du mandat de la Forpronu dans son pays, à la condition que les effectifs de celle-ci soient réduits et que sa mission inclue la surveillance de la frontière croato-serbe. La nouvelle force de l’O.N.U. créée le 31 répond à ces exigences.Le 28 juillet, l’armée franchit la frontière bosniaque pour mener une offensive contre la «république serbe» de Bosnie, qui vise à couper les liaisons entre celle-ci et la «république serbe» de Krajina.Le 10 novembre, lors des négociations de paix ouvertes le 1er à Dayton, aux États-Unis, le président Tudjman signe avec le président bosniaque Alija Izetbegovi が un accord qui renforce la Fédération croato-musulmane fondée en mars 1994.Le 12 novembre, les Croates et les Serbes de Slavonie orientale, dernier territoire croate dont le contrôle échappe encore à Zagreb, concluent un accord qui prévoit que la région sera démilitarisée et placée sous administration de l’O.N.U. pendant un an, jusqu’à l’organisation d’élections libres, avant de revenir sous l’autorité de la Croatie.Le 21 novembre, à l’issue des négociations de Dayton, le président Tudjman conclut avec ses homologues bosniaque et serbe un accord de paix sur l’ex-Yougoslavie qui est signé à Paris le 14 décembre.Le 23 août 1996, la Croatie et la république fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro) normalisent leurs relations rompues à la suite de la proclamation unilatérale de l’indépendance de la Croatie et de l’éclatement du conflit yougoslave, en 1991. L’accord de reconnaissance mutuelle prévoit l’établissement de relations diplomatiques.Le 6 novembre, la Croatie devient le 40e membre du Conseil de l’Europe malgré les critiques dont le régime du président Franjo Tudjman est l’objet en matière de respect des droits de l’homme ou de liberté de la presse. Le Comité des ministres avait entériné, en juillet, après l’avoir rejeté par 2 fois, l’avis favorable de l’Assemblée de Strasbourg, mais en avait différé l’application afin de juger du respect par la Croatie des accords de Dayton et de l’attitude de celle-ci lors des élections en Bosnie-Herzégovine.
Encyclopédie Universelle. 2012.